Note de Cambodge-Contact
Ce conte est une sévère critique des pratiques politiques éternelles du Cambodge : on s'unit pour prendre le pouvoir, puis chacun agit par impulsion, suivant ses propres intérêts et surtout sans écouter l'autre et tout finit dans la désunion générale.
Le chef des cornacs accéda à leur demande et les conduisit près d'un éléphant. Quand ils l'eurent touché, ils s'en allèrent tous les quatre et se mirent à causer de la forme qu'avait l'étrange bête qu'on leur avait permis de toucher .
Celui qui avait touché une jambe disait :
" Je sais que l'éléphant à la forme d'un mortier à décortiquer le paddy " ( riz dans sa balle).
" Non ", disait celui qui avait touché la trompe, " il a la forme d'un pilon à décortiquer le paddy . "
" Que dites-vous là ? " disait celui qui avait touché une oreille, " l'éléphant a la forme du van dont les femmes se servent pour vanner le paddy. "
" Ce n'est pas cela ", dit le quatrième, qui avait touché la queue, " l'éléphant a la forme d'un serpent. "
Ayant changé leurs propos, ils se fâchèrent, s'insultèrent et finirent par se battre. On les sépara, on leur expliqua que chacun d'eux n'avait touché qu'une partie de l'animal et que, conséquemment, ils ne pouvaient savoir comment un éléphant était fait. Ils ne voulurent rien entendre, croyant qu'on se moquait d'eux et moururent convaincus, l'un que l'éléphant rassemblait à un mortier; l'autre qu'il ressemblait à un pilon, l'autre encore qu'il avait la forme d'un van, et le quatrième que l'éléphant était une sorte de serpent. .