Son Sann

Lire : les partis politiques du Cambodge.
Jérôme ROUER, janv, août 97


Son Sann est natif du Kampuchéa Krom (1911). Son ancêtre, Son Kuy, avait été exécuté par les Vietnamiens pour raisons politiques.

C'est seulement à l'âge de 85 ans, en janvier 1997, que Son Sann, alors député, prit sa retraite politique : bouddhiste dévot, président du Parti Libéral et Démocratique Bouddhiste, haut conseiller privé du roi Sihanouk, il reste une des grandes figures politiques du pays.

Diplômé d'HEC (Paris), il commença sa carrière politique comme vice-gouverneur de Battambang (1935-1937) puis de Prey Veng(1937-1939).

Il fut 17 fois ministre, premier ministre (1967-1968), président de l'Assemblée Nationale (1952).
Emprisonné en 1970 à cause de ses liens avec Sihanouk, il s'exila à Paris mais revint dans les années 1972 pour tenter d'arrêter, par des manifestations étudiantes, la guerre civile menée par la République contre Sihanouk et les Khmers rouges.

A nouveau à Paris pendant le régime khmer rouge il tenta de regrouper les exilés cambodgiens contre le régime et d'aider la résistance locale.
En 1979, depuis la Thaïlande, il fonda le Front National de Libération du Peuple Khmer (FNLPK) qui avait trois objectifs : lutter contre la corruption, contre l'envahisseur vietnamien et contre les Khmers rouges...
Il restera connu pour son intransigeance.

Aux élections de 1993 son parti,le PLDB (Parti Libéral et Démocratique Bouddhiste) créé en 1992, obtint 3,86 % des voix et 10 élus.
En 1996 son parti se scinda en deux : le co-président, Ieng Mouly, par ailleurs ministre de l'information et proche du PPC, fit sécession.

C'est lui qui créa le Ministère des Affaires Etrangères (1949) et la Banque Nationale du Cambodge (1955).

Son fils, Son Soubert, vice président de l'Assemblée nationale, s'exilera en juillet 1997.