1865 : la France commence à s'implanter durablement dans la péninsule indo-chinoise.
Pendant deux ans, à pied, en chaloupe, en sampan, en vapeur sur le Fleuve Bleu, à cheval,
en chariot, à dos d'éléphant,
en palanquin, sur un brancard pour le chef de l'expédition, épuisé et mourant, une poignée d'hommes, asiatiques et européens,
parcourent de Saigon à Shangai des régions diffficiles, malsaines, inconnues en proie à de graves désordres et à des convulsions endémiques.
Le Voyage d'exploration en Indochine rapporte, à ce prix, une moisson extrêmement riche d'observations, de documents,
mais aussi de réflexions, qui constitue au milieu du XIX° siècle la première approche géographique, économique et
ethnographique rigoureuse de l'Asie du Sud-Est et de la Chine méridionale.
Rédigé par Francis Garnier, l'un des membres les plus dynamiques de l'expédition, il constitue le récit passionnant d'une prodigieuse aventure passée. Mais il ne peut manquer de faire réfléchir aujourd'hui sur le sort de pays amplement pourvus de richesses naturelles et humaines, objets de rivalités et de convoitises.
Ce témoignage d'il y a un peu plus d'un siècle nous aide à mieux cerner les problèmes d'une région du monde qui, pour bien des raisons parfois contradictoires, ne peut laisser indifférent.
Carte de l'itinéraire de la mission
La mission quitta Saigon le 5 juin 1866, visita Angkor, s'arrêta à Luang Prabang
en avril 1867 et atteignit le Yunnan d'ou elle rentra par le Yang Tsé Kiang et Shangaï.