Angkor est devenu l'emblème national. Mais, paradoxe total, il aura fallu
un règime maoïste, les Khmers rouges (1975)
pour qu'Angkor devienne un exemple politique...
En tout cas les Khmers rouges surent surveiller le pays comme
les visages des tours du Bayon... et surent se faire rejeter de
la population bien plus vite que les rois d'Angkor...
Les traités politiques hindous, arthaçastra, ont contribué à façonner une administration hiérarchisée, de type féodal, dominée par la personne du roi dont la conduite ne peut être mise en cause. ("Sa personne est inviolable" dit la Constitution de 1993)
Il ne reste presque rien, si ce n'est le côté folklorique
des baku, des anciens cultes et rites
hindous, brahmanisme ou bouddhisme du Grand Véhicule.
Par contre le bouddhisme singhalais, d'apparition tardive à
Angkor, est resté le fondement de la religion cambodgienne
et a, sans aucun doute, permis au pays de survivre jusqu'à
nos jours.
Ramayana, Mahabharata, Jataka et autres épopées
hindoues ont été les principales si ce n'est les
uniques sources d'inspiration de la littérature khmère
(mais c'est aussi le cas pour les autres pays anciennement hindouisés.
De la Malaisie à Java, en passant par le Laos et la Thaïlande,
les spectateurs continuent à pleurer des
malheurs de Rama et Sita)
Le théâtre reste une pantomime dans laquelle gestes
et mouvements des bras et des mains expriment un langage muet,
aujourd'hui incompréhensible.
Sanskrit et pâli forment la base de la langue khmère
et ont enrichi le vocabulaire et la pensée de la langue
originelle.
L'écriture actuelle est directement dérivée des écritures
hindoues ...
Le calendrier religieux vient directement d'Angkor (l'année
indienne luni-solaire)
les dharmaçastra, surtout le plus célèbre
d'entre eux " les lois de Manu " influencent toutes
les coutumes locales...
L'usage du Krama, le port des charges sur la tête, manger avec une assiette et une cuillère, le sampot, le sampéa, la musique et bien d'autres détails quotidiens sont de descendance indienne...