Une partie de l'Asie du sud-est (Indochine et Insulinde) devait
être submergée lors de l'ère tertiaire.
Au début du Quaternaire la chaîne himalayenne s'est
surélevée de 700 à 800 mètres, formant,
entre autres, le Cambodge.
Puis, les glaciations du Quaternaire ont provoqué un abaissement
généralisé du niveau des mers : le Plateau
de la Sonde (niveau moyen actuel : - 55 m) devait être découvert,
unissant l'Indochine et l'Insulinde, le Cambodge à l'île
de Bornéo.
Vers - 18 500, le niveau des mers a fortement remonté, inondant
le Cambodge. (On retrouve des traces de trias marin (norien),
notamment des fossiles d'amonites de rivages, à Kratié et à
Païlin, remarque de Bernard SCHNEIDER)
Le niveau des mers actuels a du être atteint vers - 4000
avant notre ère, mais, depuis, des fluctuations de niveau
de plus de 5 mètres ont été remarquées.
Il est certain que la dernière submersion du delta du Mékong
est postérieure à l'arrivée de l'homme et
que le Cambodge central, bien qu'il fut recouvert par la mer,
a toujours été de nature continentale.
La dernière remontée des mers (+ 1 mètre),
datée du VII° siècle de notre ère est
certainement la cause de la décadence du
royaume du Founan
: l'ensemble du royaume a connu des inondations terribles... qui a provoqué sa chute.
On connaît encore un mouvement du niveau des mers vers
l'an 1200. Ce fait permet d'accréditer qu'à l'époque
Angkor était accessible par bateau.
Il est donc normal que l'on retrouve des sédiments marins dans la cuvette centrale du Cambodge et des traces de faune marine dans le Grand Lac.
JP Carbonnel croit qu'au début du Quaternaire le Mékong coulait d'est en ouest, vers le golfe de Siam, le long des monts Dangrêk, dont les falaises en serait le témoignage. Puis, l'érection des Cardamones aurait obligé le Mékong à s'orienter plein sud, direction Phnom Penh, et aurait formé le Grand Lac à cette occasion.
Puis, il y a 500 000 ans, le Mékong se serait frayé un
chemin direct, abandonnant son ancien lit le long des Dangrêk.
Le Grand Lac serait donc une ancienne boucle du Mékong,
un bras résiduel, de formation récente