Jérôme ROUER, janv, juin,sept 97
Le site archéologique de SAMBOR PREY KUP (première moitié du VII° siècle). avait été abandonné depuis les années 1975 pour raison d'insécurité. Ce serait encore folie de laisser passer des touristes en 1997, mais les travaux de protection et de conservation ont pu reprendre.
SAMBOR PREY KUP est situé à 30 kilomètres
au nord-est de Kompong Thom, ville elle même à mi-chemin entre Phnom
Penh et Angkor, sur la route nationale 6 qui passe au nord du Tonlé Sap.
C'était, au VI° siècle, la capitale
de l'ancien royaume du Chenla.
Une rivière, aujourd'hui détournée traversait le site et se jetait dans
le magnifique Stung Sen qui coule à quelques kilomètres.
Ce site regroupe au moins 176 monuments, dont 106 dans un rayon de 5 km.
Trois grands ensembles, dédiés à Shiva, étaient entourés de deux enceintes de murs.
Ce sont des tours
en briques, de formes variées, carrées, rectangulaires
, octogonales, de dix mètres de haut sur dix mètres
de large. La brique est très finement sculptée en
relief vigoureux dont la décoration est typiquement d'inspiration,
si ce n'est de copie indienne. (le motif du lion est souvent représenté. Or cet
animal n'existait pas)
Les encadrements de porte sont en grès.
La plupart de ces temples datent du début du 7 ème siècle,
soit 600 ans avant Angkor Vat.
L'art architectural de SAMBOR, de type indien, est une exception absolument localisée dans le temps et dans l'espace et qui n'eut aucune suite.
" Les trois groupes de temples constituant cet ensemble archéologique
correspondent à la partie religieuse de la première
capitale du Cambodge préangkorien, Içanapura. Ce
sont des tours de brique, isolées ou groupées en
quinconce, construites sur plan carré. L'encadrement des
portes, en pierre, consiste en deux colonnettes à section
circulaire supportant un linteau dont le décor s'inspire
de la représentation d'un arc en bois orné de guirlandes
et de pendeloques. La superstructure est constituée par
une série peu nombreuse d'étages décroissants
reproduisant les traits essentiels du corps principal. La statuaire
peu abondante comprend surtout des images féminines de
petite dimension, légèrement hanchées. Les
rares statues masculines font apparaître une tendance à
la frontalité. Le décor manifeste une influence
indienne dont on peut placer l'origine dans la première
moitié du VII° siècle. " (G.COEDES)
Une des plus belles statues du patrimoine khmer provient de ces
temples : la Durga (photos).