TEXTE : Luc YNIESTA
Version : 02/08/96
Trouvant vraisemblablement ses origines dans l'ensemble orchestral javanais appelé "gamelan", le Pin Peat ( prononcer pine pît ) se retrouve en Thaïlande et au Laos.
A l'origine, il constituait l'apanage de la Cour royale où il accompagnait les représentations des ballets classiques Apsara (corps de ballet exclusivement féminin), le Lokhon Khol (corps de ballet exclusivement masculin), et le Sbek Thom , le grand théâtre d'ombres. Il s'est ensuite démocratisé : les spectacles réservés à la Cour sont désormais ouverts au grand public et l'orchestre Pin Peat accompagne toute les cérémonies religieuses et maintes fêtes saisonnières.
Les percussions y dominent très nettement. Il peut compter jusqu'à vingt musiciens. L'ancienneté des instruments qui composent cet orchestre est attestée par les bas-reliefs des temples d'Angkor.
De même que le gamelan javanais et le gong balinais, le Pin Peat témoigne de la prédilection particulière de l'Asie du Sud-Est pour les percussions mélodiques, qu'il s'agisse de xylophones, de métallophones ou de carillons de gongs.
L'orchestre est conduit par le Samphor, tambour horizontal
à deux peaux, qui indique les départs et les temps
de repos et donne le rythme.
Le Samphor est secondé par deux gros tambours obliques,
les Skor Thom ("Gros Tambours") et des cymbales
au son très aigu, les Chhing.
Les instruments à percussion mélodiques sont de trois sortes :
Deux chanteuses interprètent le livret. Le répertoire a toujours privilégié la version cambodgienne du Ramayana, le Reamker ("la gloire de Rama"). Cependant il comporte de temps en temps, un passage du Mahabharata ou des légendes tirées du folklore local.