Rites funéraires des Chams.

Informations recueillies auprès de M. LY Salim


Les rites funéraires des Chams sont fortement marqués par la religion qu'ils pratiquent : l'Islam.
Dès le décès, un sage du village procède à la toilette du corps.
Frotté avec une plante blanche qui s'apparente à la menthe, le cadavre est enroulé dans une étoffe blanche nouée au-dessus de la tête, à la taille et au-dessous des pieds par une ficelle blanche.
Le lendemain matin suivant le décès, les gens du village, sous la supervision des religieux de la mosquée, creusent une fosse de un mètre cinquante à deux mètres de profondeur. Au fond de ce trou, et sur son côté ouest, un renfoncement d'une cinquantaine de centimètres de hauteur et de largeur est aménagé. C'est dans cette cavité que sera placé le corps, enterré mais non recouvert de terre.
Avant 1975, en plus de l'enceinte de la mosquée, un terrain du village servait de cimetière. Maintenant, les morts cham sont enterrés à la mosquée ou bien, phénomène nouveau, dans les jardins privés.
Une procession emporte le défunt de sa maison jusqu'à la mosquée. Le cortège n'est pas accompagné de musique. En tête, le défunt est transporté sur un palanquin paré de tissus blancs et porté sur les épaules. La famille suit, les connaissances ferment la marche. Il n'y a pas de pleureuses car la tradition cham interdit les pleurs. Une fois à la mosquée, l'Imam récite les sourates appropriées.
Le cadavre est enterré dans le renfoncement aménagé au fond de la fosse, allongé sur le côté, la tête reposant sur une motte de terre faisant office d'oreiller.
Le renfoncement est isolé par une planche de bois, puis la famille comble la fosse.
Deux petit pieux en bois ou deux petites stèles rectangulaires en pierre, marquent la tombe. Une fois posés, l'Imam récite une dernière fois des prières.
La nuit du jour de l'enterrement et les deux nuits suivantes, la famille accueille parents, amis et voisins pour prier avec l'Imam et des religieux de la mosquée. Des sucreries sont servies aux invités.
Les vêtements du défunt, soigneusement lavés, repassés et pliés sont exposés sur le lit où il avait l'habitude de dormir. Du bois odoriférant est brûlé.
Aux termes de ces trois veillées, les vêtements sont donnés à des religieux où à des pauvres et des cadeaux, bonbons et autres sucreries, sont offerts aux enfants du village.
Auparavant, on organisait des cérémonies cent jours après le décès et à l'occasion de l'anniversaire de la mort, mais il semble que cela n'ait plus cours actuellement.