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Lire aussi la description d'Henri Mouhot, "découvreur" du site | |
Compléments sur l'histoire d'Angkor Vat | |
Angkor au XVI° siècle | |
Les bas-reliefs d'Angkor Vat |
Présentation de Jérôme ROUER et de TEP Navuth, juin, sept 97.
L'apothéose classique : le plus soigné et le plus
grand des temples de la péninsule indochinoise, un des dix plus
grands monuments de l'antiquité, le symbole universel de l'art khmer.
Mais Paul CLAUDEL, insensible aux magnifiques
effets de perspective qui sont sa caractéristique majeure et exceptionnelle,
n'y vit que "cinq ananas de pierre frangés de flammes".
Construit sous le règne de Suryavarman II
qui le dédia à Vishnou,
restauré au XVI° par le roi ANG CHAN qui en fit
un temple à la gloire de Bouddha, Angkor Vat
n'a jamais été réellement abandonné et fut
toujours plus ou moins bien entretenu par les
moines qui avaient installé leurs pagodes dans l'enceinte.
(pour plus de détails, cliquez sur histoire d'Angkor Vat)
Il a fallu cependant trois ans
à Jean Commaille pour enlever
la végétation qui encombrait les cours et les terrasses.
C'est l'un des rares temples orientés vers l'ouest.
Entouré d'une douve large de 190 m, longue de 5,5 km, il s'inscrit dans un
rectangle de 1 500 m sur 1 300 m et couvre au total une surface de
2 km².
Les deux rives de la douve, soit 11 km linéaires, sont traitées en escalier à l'aide de blocs
uniformes de pierre taillée.
Une première chaussée-digue de 250 m traverse la douve. Large de 12 m,
dallée en grès, anciennement bordée de naga-balustrades,
elle forme une voie solennelle d'accès à
la cité-temple.
Cette digue aboutit à une première structure longue de 235 m,
comprenant une entrée principale monumentale
et des entrées latérales de plain-pied pour les
chars et les éléphants.
Une nouvelle chaussée large de plus de 9 m et longue de
350 m conduit jusqu'au temple lui même. Des escaliers latéraux
permettent de descendre vers ce qui était la ville des dignitaires
et des prêtres.
De part et d'autre de cette chaussée dallée on trouve
deux grands bassins rectangulaires de 65 x 50 m ( E ) et deux édifices
annexes, dits bibliothèques ( D ), de dimensions remarquables
compte tenu des techniques architecturales utilisées.
Le temple lui même est bâti sur une terrasse de 340 m sur 215 m.
Il est précédé de galeries pourtournantes
dont les murs montrent un fantastique ensemble de bas-reliefs.
Le corps central (187 x 215 m) est couronné par cinq tours en forme
de tiare dont la centrale culmine à 63 m.
Ce temple était le centre d'un complexe urbain
sur lequel vivait environ 20 000 personnes. ANGKOR VAT, nom moderne, signifie
d'ailleurs "la ville royale qui est devenue un monastère
bouddhique"
Les frises
de la première enceinte courent tout autour du temple sur plus de 800 m de long (2.000
m² de surface !) : le
peuple était admis à pénétrer jusqu'ici,
mais pas plus loin. Il pouvait alors "lire" une véritable
bible des pauvres, au sens médiéval du terme.
Ce troisième étage supporte le sanctuaire,
consacré à Bouddha depuis le XVI° siècle,
pièce qui n'excède pas 5 m², et qui n'était accessible
qu'au roi et au grand-prêtre. Ouvert sur l'ouest (de nuit on peut voir
la flamme d'une simple bougie à partir des douves) il semble planer dans l'espace, comme soulevée par les fusées
de ses cinq tours. Son architecture défie l'analyse et
provoque immanquablement un choc émotionnel, si ce n'est
religieux.
Le temple de Beng Meala, situé à 20 km au nord-est, reproduit, mais à plat, sans
les terrasses surélevées, le temple d'Angkor Vat.
Une autre copie avait été contruite en Thaïlande.
La décoration d'Angkor Vat diffère de celle des temples antérieurs. Elle ne sert plus
à souligner les lignes architecturales qui sont ici extrêmement puissantes.
C'est au contraire un habillage des murs et
de toutes les surfaces planes par des ciselages de motifs en draperie et quelques
1.800 apsara en bas-relief. Nul autre temple n'illustre autant l'horreur du vide de la nature
artistique khmère.
Tous les piliers sauf un sont de section carrée. Celui en forme de colonne, au
dernier étage, est un pilier de réemploi qui fut placé tardivement pour remplacer
l'original.