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| Angkor au XVI° siècle | Description du temple |
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1- Période angkorienne : temple royal puis mausolée
Le roi qui construisit Angkor Vat,
Suryavarman II, (1113-1145/1155),
n'était pas un tendre et ne s'embarrassait pas de scrupules.
Il prit le pouvoir en tuant son oncle et débuta immédiatement
la construction du plus grand monument d'Asie du sud-est que l'on
appelle aujourd'hui Angkor Vat et qu'il fut coutume d'appeller
Brah Bisnulok et que Tcheou Ta-Kouan
désigna en
1296 sous le nom de "tombe de Lou Pan ".
Plus que d'autres, ce temple devait avoir un caractère sacré : la croyance, encore vivace dans les campagnes dit qu'il fut construit par les dieux pour être leur résidence sur terre.
Après avoir été l'expression d'un pouvoir royal de type indo-javanais vishnouiste, fait attesté par son orientation vers l'ouest, il fut certainement le mausolée du roi divinisé après sa mort. C'est le seul exemple de temple funéraire construit du vivant d'un roi. (Le côté funéraire du temple est aussi prouvé par la disposition des frises de la première enceinte. Elles se lisent en les laissant à main droite. Or un ancien rite brahmanique, le pradakshina, imposait de tourner autour d'un bûcher ou d'un monument funéraire en le laissant toujours à sa droite.)
On ne possède presqu'aucune information sur la vie de ce temple avant le XVI° siècle, en particulier pour la période comprise entre la fin du XIV° et le début du XV°.
Vers 1370, lors de l'invasion Cham, la cour a abandonné
la ville pour quelques années. Le temple dut connaitre
quelques dommages, et l'on peut présumer que tout ce qui
pouvait être volé le fut. Il dut en être de
même lors de la conquête siamoise de 1432.
La disparition des boiseries et de l'ornementation métallique
des murs et, sans doutes, des statues originelles, doit dater
de ces époques.
2- Milieu du XVI° siècle : redécouverte et transformation en temple bouddhique
A en croire Diego de Couto, le temple était abandonné et envahi par la brousse, quand au hasard d'une chasse à l'éléphant, il le découvrit en 1550. Le roi qui l'accompagnait (Ang Chan), "émerveillé par cette découverte", décida de le restaurer et d'y transporter sa cour.
L'analyse des textes laisse à penser que c'est sans doute son fils, le roi Barom Réchéa, qui s'installa dans la région ( à Kompong Krassang).
3- A partir du XVII° siècle : Le temple abandonné des rois
A la fin du siècle, après la chute de Lovek, la cour quittera définitivement le site.
Les annales (Chroniques Royales de Nong)
ne signalent plus aucune
donation royale. On retrouve cependant un pélerinage royal
en 1630 et un prince se faisant moine à Angkor Vat en 1751.
Un pèlerin japonais en dessinait un plan qui fut retrouvé
en 1911 au Japon.
Angkor Vat continuera à recevoir des dons (images et statues)
de pieux fidèles. Dans le temple des inscriptions datées
de 1630, 1684, 1701, signalent des donations ( dons d'idoles ou
restauration d'anciennes idoles).
Les dons de statues mentionnées dans les inscriptions du
XVII° s'élèvent à près de 300
pièces dont environ 140 en matières précieuses
et 36 en pierre. Au XVIII° les mentions de dons se font plus
rares.
Les inscription modernes se terminent généralement
par des imprécations contre ceux qui ne respecteraient
pas les dons.
4- Fin du XIX° : l'occident découvre Angkor Vat
Les descriptions d'Henri Mouhot (1861) feront connaître le site aux foules européennes.
5- La restauration par l'E.F.E.O
L'Ecole Française d'Extrême Orient, Jean Commaille
en particulier, le prendra en charge dès 1908. Il lui faudra
quelques trois années pour le nettoyer de la végétation
que les moines, installés devant la façade principale,
avaient renoncé à combattre.
Dans l'ensemble, le gros-oeuvre avait bien resisté au temps.
Des dizaines d'années de travail furent cependant nécessaires
pour donner au temple l'éclat qu'il présente aujourd'hui.
Des tonnes de terre furent enlevés, de nombreuses consolidations
effectuées. Les gros travaux furent terminés en
1950.
En 1931, une reconstruction en bois et stuc fut édifié à Paris pour
l'Exposition Coloniale.