Le culte du devaraja s'identifiait avec le linga
royal exposé au sommet du temple-montagne, élément essentiel du culte royal khmer.
Le linga portait le nom du roi lié à celui du dieu. Chaque roi construisit un temple surpassant
en audace le temple de son prédécesseur pour y déposer son linga.
Des 13 temples-montagnes identifiés, six ont été consacrés au linga
royal entre le IX° et le XI° siècle :
Bakong,
Bakheng,
Koh Ker,
Mébon oriental,
Pré rup,
Baphuon.
Objet sacré par excellence, symbole du Devaraja, du Dieu-Roi,
le linga était omniprésent dans les lieux sacrés, abords des temples ou sites naturels,
tel le Phnom Kulhen.
Un linga taillé dans un monolithe de dix tonnes avait été transporté
au sommet du Phnom Bok - le plus haut, 235 mètres, et le plus escarpé des trois pitons
(Phnom Bakeng et Phnom Krom) surmontant la plaine d'Angkor.
En règle générale, le linga est une pierre oblongue enchâssée verticalement
et aux deux tiers dans une matrice de pierre dit piédestal
ou cuve à ablutions (ci-dessous).
Piédestal à linga
Le plateau supérieur de ce piédestal qui sert de fourreau
au linga, est une cuve plate à petits rebords munie d'un
bec d'évacuation.
La base du linga, invisible, est de section carrée et représente
Brahma.
La section centrale, invisible, est octogonale et représente
Vishnou.
La partie du linga qui émerge du centre de cette cuve est
un cylindre parfait , symbole de Civa. L'arête de la section
supérieure est arrondie. D'origine phallique, ce symbole
sacré n'a pas de connotation sexuelle ; Il représente
l'essence de Civa et l'essence de la royauté. C'est l'objet
sacré par excellence, le symbole du Devaraja, du Dieu-Roi.
Le prêtre ondoyait ce cylindre. L'eau versée était
récupérée dans la cuve et s'évacuait
par le bec toujours orienté vers le nord.
Ce rituel avait pour but d'attirer la fécondité
sur la région.