Vat (ou Vatt ou Watt mais pourquoi faire simple quand on peut
faire compliqué...) est la transcription phonétique
de la prononciation khmère d'un mot d'origine pâli
identifiant un lieu saint.
En khmer il désigne le lieu de résidence du clergé,
que ce soit un monastère
pour la communauté bouddhique, ou une mosquée (Vat
islam) ou une église (vat catolic).
Le vat bouddhique khmer est un terrain délimité en théorie par une double enceinte et organisé autour du logement (kuti) du vénérable et du sanctuaire (vihara ou pagode) abritant la statue principale du Bouddha.
Dans l'espace résiduel se casent les habitations des moines, l'école, la salle de prières, le réfectoire, les dortoirs et les bâtiments d'intendance qu'ils soient en dur, en bois ou en paillote, sans oublier les stupa...
Outre les moines titulaires, les Vat hébergent les novices, les élèves novices, les dévots et dévotes, les étudiants désargentés et tous ceux qui ont besoin d'un abri pour la nuit.
La profonde croyance à la doctrine du karma fait qu'il
y a près de 4.000 Vat au Cambodge. Construction puis embellissement
et entretien drainent la majeure partie, pour ne pas dire la totalité,
de l'épargne populaire au détriment de toute activité
économique.
Transformées en porcheries ou au mieux en hôpitaux pendant les années sombres, les
pagodes ont perdu tous leurs élèments décoratifs originaux ; peintures et statues ont été
refaites à la va-vite. La tendance actuelle est de surélever les toitures en
remplaçant les colonnes de bois par des piliers de béton plus ou moins armé...
Détails sur les éléments architecturaux
La première enceinte, souvent délimitée par
une clôture virtuelle joignant des portails monumentaux
délimite la propriété privée des moines
: ils n'ont pas le droit d'en sortir sauf pour la quête
matinale de nourriture.
Lorsque le portail se trouve au bord d'une route il sera souvent
flanqué d'une cabane ouverte destinée au repos des
voyageurs.
La seconde enceinte entoure le sanctuaire ; souvent invisible car constituée de pierres sacrées enfouies dans le sol, elle délimite le lieu consacré et sanctifié.
Le sanctuaire, ou vihara ou pagode, a un toit au moins en double
pente et est accompagné de plusieurs mâts porte-bannières
plantés sur sa façade est.
C'est un lieu qui ne reçoit du public que pendant les grandes
fêtes bouddhiques et qui peut rester fermé des semaines
entières.
La salle des mérites, esplanade surmontée d'un toit, est le lieu d'animation du vat : c'est là que moines et fidèles psalmodient, donnent et reçoivent des offrandes.
Les stupa reçoivent les cendres des défunts dont le corps a été incinéré dans le vat.
En général les vat possèdent au moins un banian, l'arbre de l'illumination du Bouddha, et abritent aussi les représentations des génies tutélaires ou neak ta.