Une journée à la pagode, |
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Les moines khmers, |
L'Institut Bouddhique, |
Texte de TEP navuth et Jérôme ROUER, janv 97
Un des fondements de la vie religieuse est d'acquérir des mérites pour sa vie ultérieure. Chacun peut aussi acquérir des mérites pour autrui.
En principe, tout Cambodgien mâle doit, au moins une fois
dans sa vie, revêtir la robe jaune des bonzes pour une période
d'au moins un vossa (une saison des pluies, soit environ six mois).
De plus, il peut se froquer et se défroquer plusieurs fois
dans sa vie.
Dans l'ancien temps , les parents n'auraient jamais laissé
la main de leur fille à un jeune homme qui n'aurait pas
déjà effectué une première retraite
monacale.
Les pagodes étaient les grands centres d'enseignements et les jeunes qui en sortaient étaient réputés " ontit ", c'est à dire intellectuel.
La retraite du Bour Sangkune (littéralement : se faire moine pour honorer ses parents)
La tradition veut que le cambodgien se fasse d'abord novice ("
nèn ") pour témoigner sa gratitude envers sa
mère, puis moine (" phikhô ") pour manifester
sa reconnaissance envers son père et leur acquérir
des " mérites " à tous deux.
Il arrivait même que des couples sans enfants adoptent un
garçon uniquement pour qu'il leur fabrique des mérites...
Un rituel compliqué régissait le Bour Sangkune.
Encore aujourd'hui, le futur moine doit se prosterner devant ses
parents pour leur demander l'autorisation d'entrer dans les ordres.
La première cérémonie se déroule à
la maison, en présence de la famille et de
l'achar de la
pagode : l'achar fait asseoir l'enfant devant lui, psalmodie
des formules de conjuration pendant que les parents lui rasent
le crâne et les sourcils, lui passent du safran sur le visage
et le corps, le revêtent d'un sampot à motifs de
kon neak ( enfant nâga) et l'habille d'une écharpe
blanche passant sur une épaule. Dès lors il est
considéré comme un nâga.
Toute la nuit durant, l'orchestre traditionnel, le Pin Peat, joue
et l'on festoie.
Le lendemain, dans l'après-midi, notre nâga est emmené
en grand cortège à la pagode pour y être ordonné.
A l'entrée du monastère un bouffon qui représente
Mur ( Le Mara du Ramayana, Le roi du mal) tente d'empêcher
le futur Bouddha d'entrer dans la voie du Salut. Naturellement
le postulant passe outre et pénètre dans le temple
après en avoir fait trois fois le tour. Là, il salue
le Bouddha puis respectueusement présente ses vêtements
religieux à l'achar, lui demandant de l'accepter comme
" phikho " c'est à dire de l'ordonner moine.
Mais avant d'endosser la robe jaune il doit prouver sa connaissance
du Bouddhisme en répondant à un questionnaire rituel
La défrocation
Avant de quitter la vie religieuse, le novice ou le moine tenant
cinq bougies et cinq baguettes d'encens, se prosterne devant le
Supérieur de la pagode et lui exprime son désir
de reprendre la vie ordinaire. En réponse celui-ci lui
indique la date propice pour ce départ....